Votre chien n’a pas l’air dans son assiette. Il boude sa gamelle, dort plus que d’habitude, et vous regarde avec ce petit air triste qui vous fend le cœur. Et si ce n’était pas seulement un coup de mou passager ? Comme chez nous, la fièvre est souvent le premier signal d’alerte que quelque chose ne tourne pas rond. Encore faut-il savoir la reconnaître.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, un chien fiévreux ne manifeste pas forcément des symptômes spectaculaires. Il ne se mettra pas à tousser ou à réclamer une bouillotte. Mais son corps, lui, envoie des signaux subtils que l’on peut apprendre à décoder. Prendre sa température n’est pas toujours évident, alors mieux vaut connaître les bons réflexes.
Pas besoin d’être vétérinaire pour détecter un malaise : juste un peu d’attention, d’observation, et une bonne dose d’écoute. On vous guide, pas à pas, pour ne plus jamais passer à côté d’un symptôme important.
Sommaire
ToggleMon chien peut-il vraiment avoir de la fièvre ?

La réponse est simple : oui. Et pourtant, cette idée étonne encore. Beaucoup de maîtres pensent que la fièvre est une exclusivité humaine, ou qu’elle ne concerne que les maladies « graves ».
Or, la fièvre chez le chien est un mécanisme de défense tout ce qu’il y a de plus naturel.
En moyenne, la température normale d’un chien adulte oscille entre 38°C et 39°C. À partir de 39,5°C, on commence à parler de fièvre. Mais attention, chaque chien a son propre « thermostat ».
Un Labrador actif peut naturellement être un peu au-dessus, alors qu’un petit bouledogue au repos aura tendance à être plus bas. C’est la variation qui compte, pas le chiffre isolé.
J’ai connu un beagle nommé Jazz, qui adorait courir en forêt. Un jour, après une balade sans incident, il rentre fatigué. Un peu plus calme que d’habitude. Son maître, pensant à un simple coup de chaud, ne s’inquiète pas. Trois heures plus tard, Jazz tremble, refuse de boire, et sa température grimpe à 40,2°C. Résultat : une infection dentaire en train de s’aggraver. La fièvre, dans ce cas, a été le tout premier signe visible.
Bref, oui, un chien peut faire de la fièvre, et c’est souvent sa façon de dire : « Aide-moi, je ne suis pas bien. »
Les signes qui doivent vous alerter
Un chien qui a de la fièvre ne se transforme pas subitement en chaudière sur pattes. Il faut plutôt être attentif à une série de petits indices. Et c’est souvent leur accumulation qui fait tilt.
Parmi les premiers signes : une baisse d’énergie. Il dort plus, joue moins, semble ailleurs. Il peut aussi refuser de manger, ou juste picorer sa ration. Sa truffe peut être chaude et sèche, mais attention, ce n’est pas un indicateur fiable à 100 %.
Des frissons, un halètement anormal, des yeux rougis ou un regard fixe peuvent aussi être des signes. Un autre bon indice : toucher ses oreilles ou ses pattes arrière. Si elles sont brûlantes, c’est que la température corporelle grimpe. Et parfois, une seule oreille est chaude : c’est ce qu’on appelle un signe asymétrique.
Et puis il y a ce « sixième sens » du maître : vous sentez qu’il n’est pas comme d’habitude. Faites-vous confiance. Un chien ne simule pas. Quand il ralentit, ce n’est pas pour le plaisir.
En résumé, soyez attentif à : fatigue, refus de manger, truffe sèche, halètement, frissons, regard terne, chaleur localisée. Si plusieurs de ces signes s’accumulent, il est temps de sortir le thermomètre.
Comment prendre sa température sans lui faire peur ?

Alors oui, parlons-en, de ce fameux thermomètre. Prendre la température d’un chien, ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Mais c’est le seul moyen fiable de savoir s’il a vraiment de la fièvre.
La méthode la plus précise reste le thermomètre rectal. Pas glamour, mais efficace. Utilisez un thermomètre digital, avec embout souple si possible. Appliquez un peu de vaseline ou de gel lubrifiant, soulevez doucement la queue, et insérez-le d’environ deux centimètres. En quelques secondes, vous aurez un résultat fiable.
Facile à dire, mais pas toujours facile à faire, surtout si votre chien n’est pas fan des manipulations.
Mon conseil : soyez deux. L’un tient calmement le chien, lui parle, le rassure. L’autre prend la mesure. Et après, une friandise ou une caresse bien méritée.
Il existe aussi des thermomètres auriculaires ou infrarouges, mais ils sont moins précis. Pratiques pour une première estimation, mais à confirmer rectalement si la fièvre est suspectée.
Le plus important, c’est de rester calme. Ne pas forcer, ne pas stresser l’animal. Et si vraiment il refuse, mieux vaut appeler le vétérinaire que de créer un traumatisme.
Faut-il consulter dès qu’il a de la fièvre ?

Pas nécessairement. Une fièvre passagère peut survenir après un vaccin, une légère inflammation, ou même un stress intense. Mais au-delà de 39,5°C, surtout si cela dure plus de 24h ou dépasse les 40°C, il ne faut pas prendre de risques.
La fièvre est un symptôme, pas une maladie. Elle peut cacher une infection (urinaire, digestive, respiratoire…), une blessure interne, un coup de chaleur, une piqûre infectée… ou pire, une maladie systémique. C’est pourquoi seule une consultation vétérinaire peut poser le bon diagnostic.
Le vétérinaire commencera par ausculter, poser des questions, peut-être prescrire une prise de sang ou une radio. Parfois, une simple injection anti-inflammatoire suffit. D’autres fois, il faudra un traitement plus lourd. Ce qui compte, c’est d’agir au bon moment.
Un témoignage marquant : une jeune chienne, Maya, a été sauvée d’une infection généralisée parce que sa maîtresse a réagi dès qu’elle a vu ses gencives devenir rouge foncé et sa température passer à 40,1°C. Une nuit de perfusion a suffi. Sans cette vigilance, le pronostic aurait été bien plus sombre.
Conclusion ? Oui, consultez, surtout si la fièvre est haute, persistante, ou accompagnée d’autres signes inquiétants.
Que faire à la maison pour soulager mon chien ?

Il n’est pas question ici de jouer les apprentis vétérinaires. Mais quelques gestes simples peuvent aider à soulager un chien fiévreux en attendant la consultation.
La première règle : le garder dans un endroit frais, au calme. Évitez les couvertures épaisses, les pièces mal ventilées. Vous pouvez poser une serviette humide sur son ventre ou ses pattes, mais sans le mouiller entièrement — on veut le rafraîchir, pas le stresser.
Laissez de l’eau fraîche à disposition, sans l’obliger à boire. Parlez-lui doucement, restez près de lui. L’idée, c’est de le rassurer, pas de le surstimuler. S’il mange, tant mieux. S’il ne veut pas, ne forcez pas.
Et surtout, ne lui donnez jamais de médicaments humains. Le paracétamol, par exemple, est toxique pour les chiens. Même un demi-cachet peut être fatal. Pareil pour l’ibuprofène ou l’aspirine. Ce qui nous soulage peut les empoisonner.
Si sa température commence à redescendre, continuez à le surveiller. Et reprenez-la quelques heures plus tard. Si elle remonte, ou s’il présente d’autres symptômes, direction la clinique.
Conclusion : Mieux vaut prévenir que laisser passer
Nos chiens ne parlent pas, mais ils savent nous dire l’essentiel. Un regard, une posture, une absence de joie : autant de signaux que seuls les maîtres attentifs savent lire. La fièvre, c’est souvent leur première alerte.
Apprendre à reconnaître ses signes, à prendre une température, à agir sans paniquer : voilà ce qui fait la différence entre une frayeur passagère et un problème grave évité.
Rien ne remplace votre instinct. Alors, si vous sentez que quelque chose cloche, écoutez cette petite voix. Votre chien compte sur vous. Et bien souvent, il suffit d’une prise de température pour commencer à le protéger comme il le mérite.