Imaginez un lieu où des lapins géants gambadent librement, où des chèvres viennent trottiner vers vous en quête de caresses, et où des enfants nourrissent des poules… sous l’œil amusé de cochons dressés.
ienvenue à Au Bonheur des Animaux, une ferme pédagogique située à La Garde-Adhémar, dans la Drôme. Ici, pas de cages froides ni d’animaux réduits au rôle d’attraction : chaque pensionnaire est un rescapé, un compagnon qui vit ses journées entouré d’attention.
Ce n’est pas seulement une ferme : c’est un refuge, un espace de découverte, et surtout un lieu où l’on repart avec le cœur plus léger.
Cette ferme ne se contente pas de faire découvrir les animaux : elle raconte leur histoire, elle sensibilise à la bienveillance et elle invite chacun, enfants comme adultes, à regarder autrement la relation que nous entretenons avec eux.
C’est cette approche authentique qui explique pourquoi tant de visiteurs repartent avec l’envie d’y revenir… et parfois même avec des idées pour mieux respecter les animaux au quotidien.
Sommaire
ToggleHistorique et concept de la ferme

Créée en 2015, la ferme pédagogique s’étend sur près de 2 hectares et accueille aujourd’hui plus de 350 animaux. Ce qui la rend unique ? Sa philosophie. Aucun animal n’est exploité : ici, on ne parle pas de production, mais de protection.
Beaucoup sont des animaux abandonnés ou saisis, parfois âgés, parfois fragiles. Les chèvres trop vieilles pour être productives, les chevaux à la retraite, ou encore les lapins géants abandonnés trouvent ici une seconde chance.
Chaque pensionnaire reçoit un nom, des soins adaptés, et une nouvelle maison. Cette approche personnalisée, loin des logiques industrielles, crée un lien particulier entre les visiteurs et les animaux.
Pour les enfants, il n’y a rien de plus marquant que de comprendre que tel âne ou telle poule a une histoire et a été sauvé. La ferme s’adresse autant aux familles qu’aux groupes scolaires et repose sur un principe simple : apprendre en rencontrant. Les visiteurs peuvent toucher, nourrir et observer les animaux en toute sécurité.
Une visite immersive et familiale

Dès l’entrée, l’ambiance est posée : des animaux en liberté, des espaces ombragés, et un accueil chaleureux. Trois aires de jeux en bois multigénérationnels ponctuent le parcours, avec en vedette un parc de 1 500 m² dédié aux lapins géants. Les enfants peuvent nourrir les animaux grâce à des granulés vendus sur place, pendant que les parents profitent des zones de pique-nique.
Les visites peuvent être libres ou guidées. En visite libre, on flâne à son rythme, on s’arrête pour donner quelques granulés à une chèvre curieuse ou on s’installe sur un banc à l’ombre d’un arbre. En visite guidée, chaque enclos est l’occasion d’une anecdote.
Saviez-vous que certains poneys se laissent brosser comme de vrais chevaux de concours, ou qu’un chat aime faire le tour de la ferme en poussette ? Cette proximité dédramatise le rapport avec les animaux et permet même aux plus jeunes de vaincre certaines appréhensions.
Côté tarifs, comptez environ 9,50 € par adulte et 7,50 € par enfant (2 à 13 ans), avec gratuité pour les moins de deux ans. Les personnes en situation de handicap bénéficient de tarifs réduits, et des formules spéciales existent pour les groupes scolaires.
La vie animale à la ferme : diversité et sauvetages
Les 350 pensionnaires ne sont pas des animaux « ordinaires » : chacun a son histoire. Certains lapins géants ont été abandonnés, des volailles ont été récupérées de particuliers, et même des cochons ont trouvé refuge ici après avoir été dressés pour amuser… puis délaissés. L’objectif n’est pas seulement de les accueillir, mais de leur offrir une vie digne et enrichissante.
L’entretien d’une telle diversité a un coût. Environ 15 000 à 20 000 € par an sont consacrés aux soins vétérinaires, car beaucoup d’animaux nécessitent des attentions particulières. Certains ânes ou chevaux reçoivent du foin tendre, d’autres de la pulpe de betterave ou des soupes de granulés.
L’équipe, composée de passionnés, adapte l’alimentation et les soins à chaque besoin.
En vous promenant, vous passez d’un enclos à l’autre : chèvres, poneys, canards, cochons miniatures, moutons, et même quelques spécimens insolites comme des poules au plumage étonnant. Et toujours, ce sentiment de proximité : rien n’est fait pour séparer artificiellement le visiteur de l’animal.
Animations et services

La ferme a compris que pédagogie et plaisir vont de pair. Outre les visites, on trouve des aires de jeux artisanales pour les enfants de 2 à 12 ans, un snack proposant des repas simples et locaux, et même des tours de poney en supplément. C’est une façon douce d’introduire les plus jeunes au monde équestre.
En 2025, la ferme a lancé un stage « Petit fermier » : les enfants peuvent participer à des activités quotidiennes (soins, nourrissage) encadrées par l’équipe. Ce genre d’initiative permet aux enfants de comprendre l’effort et la patience nécessaires pour s’occuper d’animaux. Et pour beaucoup, c’est un souvenir qui restera gravé.
Pédagogie et interactions
Contrairement à un zoo, ici, on apprend en touchant et en partageant. Les animaux ne sont pas derrière des vitres, mais à hauteur de main. L’équipe prend soin d’expliquer aux enfants les histoires de chaque pensionnaire, la raison de leur présence, et comment chacun contribue à l’équilibre de la ferme.
Les guides adaptent leur discours selon le public : avec les plus jeunes, ils insistent sur la douceur et la curiosité ; avec les adultes, ils évoquent plus directement les questions d’abandon et de maltraitance.
Les plus jeunes retiennent souvent des détails touchants : « Cette chèvre s’appelle Praline et elle adore les câlins » ou « Ce poney ne voit que d’un œil, alors il aime qu’on l’approche doucement ».
Cette approche simple, directe et bienveillante marque les esprits bien plus qu’une fiche technique affichée sur une cage. Elle donne aux visiteurs l’impression d’entrer dans la vie de la ferme, pas juste de la regarder de l’extérieur.
Conclusion : une ferme qui a du cœur
Au Bonheur des Animaux n’est pas qu’une ferme pédagogique, c’est une expérience émotionnelle. Vous repartez en ayant appris, mais aussi en ayant ressenti. Les enfants comprennent l’importance du respect animal, les adultes redécouvrent la simplicité d’un lien sincère avec la nature.
Et puis, avouons-le : difficile de ne pas sourire en voyant un lapin géant courir à vos côtés ou une chèvre venir chercher une caresse. Au milieu de la Drôme provençale, ce petit coin de bonheur prouve qu’il est possible de concilier pédagogie, plaisir et bien-être animal. C’est un lieu où l’on revient avec plaisir, parce qu’on sait qu’ici, on trouve ce qui manque souvent ailleurs : une authenticité et une bienveillance sans calcul.