Ah, le fromage… Ce parfum puissant qui fait saliver les humains comme les chiens. Un simple froissement de papier aluminium et voilà que Médor accourt, les yeux brillants d’espoir. Mais faut-il vraiment céder à cette tentation laitière ? Peut-on vraiment donner du fromage à son chien sans regret ni culpabilité ?
Spoiler : oui, mais pas n’importe comment.
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TogglePourquoi les chiens raffolent-ils du fromage ?

Si votre chien devient fou à la simple évocation du mot « cheddar », ce n’est pas un hasard. Le fromage combine plusieurs éléments hautement attractifs pour nos compagnons à quatre pattes : une forte odeur, une texture fondante, et un goût salé qui titille les papilles.
Mais derrière cette passion fromagère, il y a aussi un facteur de conditionnement. Environ 63 % des maîtres donnent des friandises à leur chien chaque jour, selon une étude de Packaged Facts, et le fromage arrive souvent en bonne place dans cette routine. Il est notamment prisé pour cacher des médicaments ou récompenser un bon comportement.
Et pourtant, tous les chiens ne digèrent pas le fromage de la même façon. Comme chez les humains, la capacité à digérer le lactose diminue après le sevrage. L’activité de la lactase chute à 10 % de son niveau initial chez les chiens adultes. D’où l’importance de bien choisir le fromage, et surtout de doser avec parcimonie.
À savoir : l’effet “addictif” du fromage chez le chien
- 🧠 Substance en cause : la caséine, une protéine du lait, se transforme en casomorphines
- ⚡ Effet cérébral : activation des récepteurs opioïdes (comme certaines drogues légères)
- 🐾 Réaction canine : euphorie, excitation, comportement de dépendance possible
- 🍽 Récompense redoutable : le fromage est souvent plus motivant qu’une friandise classique
- 🧀 À utiliser avec précaution : éviter les excès pour ne pas renforcer une accoutumance alimentaire
Quel fromage choisir (et éviter) ?
Tous les fromages ne se valent pas, surtout pour les chiens. Le critère numéro un : le taux de lactose. Plus il est bas, mieux c’est. Le cheddar, le gouda ou l’emmental contiennent moins d’1 g de lactose par portion, ce qui les rend généralement bien tolérés. À l’inverse, les fromages frais ou fondus (type Kiri, fromage à tartiner ou mozzarella) sont plus riches en lactose, donc à éviter ou à doser très finement.
Attention aussi au taux de sel et aux épices. Un fromage au poivre ou à l’ail est un non catégorique. Même chose pour les fromages bleus, très fermentés, qui peuvent causer des troubles digestifs. Et si vous êtes du genre à aimer le roquefort au goûter, sachez qu’il contient de la roquefortine C, une toxine neurotrope potentiellement dangereuse pour les chiens.
En résumé : préférez un fromage à pâte dure, peu salé, pauvre en lactose et sans additifs. Et si vous avez un doute, une toute petite quantité suffit à faire plaisir sans faire de dégâts.
Quelle quantité donner ? Gare aux calories !
Un cube de cheddar d’environ 2,5 cm, soit une portion minuscule pour un humain, représente près de 70 kcal. Rapporté au métabolisme d’un chien, c’est loin d’être négligeable. Pour un chien de 10 kg, cela peut représenter jusqu’à 10 % de son besoin calorique quotidien. Imaginez si vous mangiez une pizza complète en guise de biscuit…
C’est pourquoi le fromage doit rester une friandise exceptionnelle, pas un snack régulier. Il peut s’intégrer dans un programme de dressage ou servir à camoufler un comprimé amer, mais il ne doit pas devenir un réflexe quotidien.
Et surtout, pas de frénésie fromagère chez les chiots ou les chiens sujets à l’embonpoint. Leur digestion est plus fragile, et les risques de déséquilibres nutritionnels sont accrus.
Le fromage : un atout pour le dressage ?

Oui, à condition de bien l’utiliser. Le fromage est l’un des « super-récompenses » utilisées par les éducateurs canins. Son pouvoir attractif est tel qu’il peut motiver un chien récalcitrant à exécuter un ordre, ou à rester calme dans une situation stressante. C’est particulièrement utile en environnement distrayant ou pour des chiens très têtus.
Certains éducateurs recommandent même de l’utiliser en micro-doses, râpé ou fondu sur une croquette, pour stimuler l’apprentissage sans surcharger le chien. Et pour les chiens réticents aux médicaments, glisser le cachet dans un petit bout de fromage peut faire des miracles.
Mais attention à ne pas tomber dans la facilité : le chien apprend vite à manipuler son maître. Si chaque ordre est suivi d’un bout de mimolette, vous risquez de créer une dépendance… au gruyère.
Alternatives au fromage : varier les plaisirs
Si votre chien tolère mal le fromage, ou si vous souhaitez varier, plusieurs alternatives existent :
- Du yaourt nature sans sucre ni édulcorant (notamment sans xylitol, toxique pour les chiens)
- Du fromage végétal maison à base de purée de pois chiche ou de patate douce
- Des friandises au foie séché, très riches en goût
- Des dés de fruits ou légumes (carottes, pommes sans pépins, bananes)
- Du beurre de cacahuète naturel, en petites quantités, sans sel ni sucre
Ces options permettent de garder l’effet plaisir tout en préservant la santé digestive et le poids de votre compagnon.
En conclusion : plaisir contrôlé, chien gâté
Le fromage pour chien, c’est un peu comme le chocolat pour nous : délicieux mais à manier avec doigté. En optant pour un fromage bien choisi, en respectant les doses, et en réservant cette friandise à des moments utiles, vous pouvez transformer un simple bout de cheddar en outil d’éducation et de complicité.
Et au fond, voir son chien remuer la queue pour un bout d’emmental, ce n’est pas la plus belle des récompenses ?
 
 





