Un chien qui saigne du nez, ça surprend toujours. Vous avez peut-être déjà vu votre compagnon lever la tête, nl’air un peu perdu, avec une petite goutte rouge au bout de la truffe.
Et soudain, les questions se bousculent. Est-ce grave ? Dois-je agir tout de suite ? Ou est-ce juste un petit incident passager ?
Cet article vous accompagne pas à pas pour transformer cette inquiétude en compréhension. Avec une approche simple mais documentée, des exemples concrets, et une bonne dose de pédagogie.
Vous verrez que derrière un saignement, il existe de multiples causes, certaines bénignes, d’autres qui exigent une vraie réactivité.
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TogglePourquoi mon chien saigne-t-il du nez ?
Un saignement de nez chez le chien peut provenir d’un simple capillaire fragilisé comme d’un problème beaucoup plus profond. Les vétérinaires appellent cela une épistaxis. Dans près de 40 % des cas répertoriés dans les cliniques européennes, on retrouve une cause locale et bénigne. Mais le reste mérite une vigilance réelle.
Les origines les plus courantes ? Une irritation mécanique, un corps étranger dans la narine, une infection respiratoire ou une réaction allergique.
L’air sec est également un grand classique, notamment en hiver. Un chien qui éternue et saigne en même temps présente souvent une inflammation ou une mycose nasale qu’il faut faire diagnostiquer.
Les causes plus sérieuses incluent des troubles de la coagulation, l’hypertension artérielle, ou encore des intoxications aux anticoagulants domestiques.
Et lorsque le saignement est unilatéral, récurrent et accompagné d’un écoulement malodorant, le vétérinaire suspecte parfois une tumeur nasale. Cela représente environ 1 % des cancers chez le chien, mais reste une cause reconnue.
Quand le saignement devient-il un vrai message d’alarme ?

Un chien qui saigne du nez et respire difficilement n’est plus dans une situation banale. La muqueuse peut être tellement enflammée qu’elle réduit le passage de l’air. Un caillot peut également obstruer partiellement une narine, créant cette respiration sifflante qui met tout le monde en alerte. C’est un signal à ne pas négliger.
Certains chiens montrent aussi une fatigue immédiate après le saignement, un peu comme si le malaise les vidait de leur énergie. Si vous observez une respiration rapide, des efforts pour inspirer, ou un refus total d’activité, c’est une urgence médicale.
Les vétérinaires disposent de sondes, d’endoscopes et d’analyses rapides pour identifier l’obstruction ou l’infection en cause.
Un exemple fréquent : le chien âgé qui présente des saignements discrets mais répétitifs, accompagnés d’un souffle rauque. Beaucoup de propriétaires attendent plusieurs semaines, croyant à une rhinite passagère, alors qu’un diagnostic précoce augmente nettement les chances de traitement efficace. Plus tôt on consulte, mieux c’est.
Un choc peut-il provoquer un saignement inquiétant ?
Oui, et plus souvent qu’on ne le pense. Un chien qui reçoit un coup au museau, tombe, se cogne en jouant ou se bagarre peut présenter un saignement immédiat. Dans ce cas, le sang provient souvent d’une petite fissure interne ou d’un vaisseau rompu. Cela s’arrête en général rapidement.
Mais parfois, le traumatisme est plus profond. Une fracture fine des os nasaux peut passer inaperçue au premier regard. Le chien évite de se laisser toucher, respire moins bien, ou développe un écoulement sanguinolent plusieurs heures après le choc. C’est le signe qu’une radio ou un scanner devient indispensable.
Pour vous donner un point de repère, les vétérinaires constatent qu’environ 15 % des chiens présentant une épistaxis traumatique subissent en réalité une lésion interne. Mieux vaut donc surveiller les 24 heures suivantes : comportement, respiration, appétit, réactions au toucher.
La leishmaniose peut-elle être responsable d’un saignement nasal ?

Si vous vivez ou avez voyagé dans une zone méditerranéenne ou tropicale, la réponse est oui. La leishmaniose est transmise par un minuscule moustique appelé phlébotome.
Elle entraîne une réaction immunitaire complexe qui affaiblit la muqueuse nasale, provoquant parfois des saignements récurrents. C’est l’un des symptômes typiques de la maladie.
Outre l’épistaxis, les chiens atteints perdent du poids, développent des croûtes, et semblent fatigués en permanence. Une étude espagnole indique que près de 30 % des cas confirmés de leishmaniose présentent des saignements nasaux au moment du diagnostic. C’est donc un signe à prendre très au sérieux.
Le traitement repose sur des médicaments antiparasitaires administrés sur plusieurs mois, accompagnés d’un suivi vétérinaire strict. Détectée tôt, la maladie peut être stabilisée. Mais plus on attend, plus le risque d’atteinte générale augmente.
La chaleur ou l’environnement peuvent-ils déclencher un saignement ?
Absolument. Un chien exposé à une chaleur intense, à un effort prolongé, ou à un air très sec peut voir ses capillaires nasaux se fragiliser. C’est particulièrement vrai chez les races à museau court. Dans certains pays, on observe une augmentation des consultations pour épistaxis lors des vagues de chaleur.
L’air conditionné ou le chauffage peuvent assécher les voies nasales. Votre chien peut alors éternuer plus souvent, se frotter le museau, et provoquer lui-même une irritation interne. Rien de grave ici, mais c’est à surveiller.
Pour limiter ces épisodes, voici quelques astuces utiles :
- Humidifier légèrement l’air intérieur.
- Éviter les sorties aux heures les plus chaudes.
- Limiter les jeux trop intenses par fortes températures.
- Vérifier régulièrement la truffe si votre chien a un nez fragile.
Comment soigner un chien qui saigne du nez ?

La première règle est simple : rester calme. Beaucoup de propriétaires paniquent, et le chien, en miroir, panique aussi. Approchez-vous doucement. Placez une compresse fraîche sur le haut du museau, sans jamais bloquer les narines. N’inclinez pas la tête en arrière, cela peut aggraver l’écoulement.
Ensuite, observez. Le saignement s’arrête-t-il en moins de 5 minutes ? Recommence-t-il dans la journée ? Votre chien éternue-t-il ? Respire-t-il bien ? nCes éléments guideront la consultation vétérinaire. Car même si le saignement semble léger, un examen reste conseillé si cela se répète.
En clinique, les vétérinaires peuvent pratiquer une cautérisation, analyser le sang, faire des radiographies ou introduire une mini-caméra pour détecter un corps étranger. Le traitement dépend entièrement de la cause réelle. Un simple médicament anti-inflammatoire suffit parfois.
Que faire dans les toutes premières minutes ?
Les réactions appropriées dépendent du contexte. Pour vous aider à y voir clair, voici un tableau simple regroupant les situations les plus courantes.
| Situation | Réaction recommandée |
|---|---|
| Saignement léger + éternuements | Compresses froides + surveillance sur 24 h |
| Saignement après chaleur ou effort | Repos immédiat + hydratation + air frais |
| Après un coup ou une chute | Consultation rapide pour vérifier un traumatisme |
| Saignement récurrent unilatéral | Exploration vétérinaire complète (imagerie, endoscopie) |
| Saignement + difficultés respiratoires | Urgence vétérinaire immédiate |
| Voyage en zone à risque de leishmaniose | Test sérologique conseillé |
Ces repères vous permettent d’agir vite et bien, surtout dans les situations où chaque minute peut faire une différence. Un geste calme et réfléchi vaut mieux qu’une panique désorganisée.
Quand faut-il réellement s’inquiéter ?
Un saignement qui dure plus de quelques minutes, se répète plusieurs fois, ou s’accompagne d’un changement de comportement est un signal d’alarme. Votre chien n’a pas de moyen de vous expliquer sa douleur autrement, et c’est souvent le nez qui se charge de parler pour lui.
Un vétérinaire pourra vérifier la coagulation, rechercher une infection, ou écarter l’hypothèse d’une tumeur. Dans certains cas, un simple traitement suffit à tout résoudre. Dans d’autres, la détection rapide fait toute la différence pour stabiliser l’état de l’animal. Mieux vaut consulter trop tôt que trop tard.
Au final, comprendre l’origine du saignement permet d’agir en confiance. Votre calme, votre observation et votre réactivité sont vos meilleurs outils pour protéger votre compagnon lorsqu’il en a le plus besoin.